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\o/

Mardi 15 juin 2010 à 18:31

Non cher lecteur, je ne révise pas, je suis inconsciente je sais x).
Je case donc cet article dans cette catégorie qui est la sienne.
En fait, je le case aussi dans le déni, parce que cet article se veut une libération. D'une part, je vais de suite faire passer ce lien dans mes contacts. C'était une erreur de croire que je dois cultiver un jardin secret qui a la gueule d'une place publique, de penser que ce n'est pas en même temps avouer que je dois me dénier pour continuer et que j'en suis incapable. D'autre part, il est temps de faire un petit bilan sur ma sexualité, qui avouons le, en a bien besoin.
Soyons clairs: j'emploie le mot "libération", mais je ne veux pas dire qu'une relation amoureuse qui se veut sérieuse, une tentative sincère d'engagement, soit une prison, ou que je n'ai fait que souffrir pendant des mois. C'est pas le cas. Du tout. Simplement, il faut bien constater que ça n'a pas marché. J'essaye de savoir pourquoi, de corriger ça. Je veux me connaître, me libérer de ce que je m'interdis moi-même.


En bonne inconsciente, je traîne sur internet, et en bonne snob, je me la joue blogs intello-qui-cherchent-des-réponses-et-posent-surtout-beaucoup-de-questions. Enfin, ça c'était plus la "bonne" idée de départ que le résultat.
Suis très vite (re)tombée sur un blog que j'avais déjà croisé, mais qui m'avait paru moins intéressant à l'époque. Seulement cette fois-ci, l'article portant sur SCUM Manifesto a attiré mon attention. SCUM est une sorte d'essai (si on peut l'appeler comme ça) écrit dans les années 60 par une lesbienne (très) radicale, débordant de haine, et donc la lecture plonge n'importe quel être humain dans un état de choc. J'avoue, j'ai lu SCUM, et j'avoue, j'ai pas très bien saisi quoi en faire. Le truc avec cette "oeuvre" (hm, je sais même pas comment l'appeler. Disons essai.), c'est que si tu saisis clairement qu'elle dépasse les limites, et qu'elle est basée sur une haine profonde du monde tel que l'auteur l'a expérimenté, elle te met en état de choc. Parce qu'elle ne dit pas que des conneries. Enfin, elle traite du même monde que le tien, et tu ne peux pas dénier que certain passages, même si tu sais très bien qu'il faut les regarder avec une distance appréciable, ne sont pas idiots non plus. Mais pourquoi? Bref. SCUM me posait un problème inconfortable d'interprétation. L'
article du blog des 400 culs était donc bienvenue.
Et j'ai craqué, j'ai navigué, toussa. Enorme coup de cœur pour ce
blog en particulier (je te préviens lecteur, un charmant mais agaçant lecteur de playlists se trouve en bas à gauche de la page, ne cherche pas comme moi pendant des heures la source du son qui va faire péter tes enceintes). Et cette vidéo, et du coup, celle là.
Toi-même tu as la flemme, je te résume le tout: la vidéo traite de la séparation du privé et du politique telle qu'elle est pensée depuis le 17e siècle, du changement qu'introduit le féminisme (puisqu'il considère que la sphère privée est intimement liée à la sphère publique), et particulièrement du porno et du post-porno.
Le porno qui donne une image assez déplorable de la femme, on le sait. Pas forcément parce qu'elle y est assoiffée de sexe, mais plutôt parce qu'elle est est totalement dépendante de l'homme, et parce que l'expérience y est abordée du point de vue "masculin".
Le post-porno parce qu'il est le produit d'une réflexion qui veut repenser la pornographie, l'abordée sous un nouvel angle (regarde la 2e vidéo mon frère, elle est super courte je t'assure).


Me voilà donc relancée dans ma recherche désespérée des films d'
Emilie Jouvet, à savoir One Night Stand, post-porno puisqu'on en parle, et son petit dernier, Too Much Pussy, que j'essaye même pas de te résumé mais pour lequel je me priverais de chocolat pendant deux jours, tu imagines. Enfin, "recherche", soyons honnête, dans la dichotomie que m'inspire l'envie de les voir, et le gavage total leur prix.



Ma sexualité donc. Dulcinée avait pour habitude de dire que je suis une "maniaque du sexe", un accro quoi. Ce qui n'est pas le cas. Je dis pas ça pour me défendre, crois moi, ça me gênerait pas de l'avouer si c'était le cas, mais je sais que ça ne l'est pas. Je vis très bien sans sexe, je vis simplement mieux avec, et j'assume.
Alors quoi? Je dis "j'assume", mais je devrais dire "je veux assumer". Parce que comme tout le monde, et même si ma mère s'est trouvée assez open sur la question, je suis inhibée. J'ai un peu honte de la masturbation (j'essaye d'assumer, j'essaye, mais va assumer quand 95% de tes interlocuteurs sont pires que toi), je pouffe de rire devant une référence un peu trop explicite, et surtout je colle des étiquettes.
J'explique aux autres que les étiquettes font chier leur monde et sont réductrices, mais j'en colle, et tout le temps. Je peux toujours dire que c'est par un souci de simplification des choses, mais je le fais quand même. Et crois moi, ça me gave. J'ai essayé de résoudre le problème, en commençant par moi-même. Tout ce que j'ai pu tirer, c'est quelque chose en lequel je crois, mais dont l'application quotidienne me pose tout de même des problèmes (je n'y pense plus, je retourne à mes étiquètes): la sexualité est quelque chose de fluide. Elle ne s'adresse pas à un genre, mais à des individus. Par exemple, Je dis "je préfère les femmes par vague", mais en réalité, j'ai envie de telle femme, et de telle autre, et encore de telle autre, et j'en conclus que j'ai envie de femmes; par contre, si j'ai envie d'un homme, voire de plusieurs, je n'en déduits pas que je deviens hétéro, simplement plus bisexuelle; c'est parce que je me suis construite une identité avec laquelle j'entretiens un rapport ambivalent de contrôle: je la fabrique mais elle m'influence comme n'importe quelle représentation, mais en plus délicate, avec un enjeu qui m'est beaucoup plus sensible; J'entretiens des rapports de pouvoirs et de domination au monde entier, et mes expériences m'ont amenée à me méfier beaucoup plus d'un homme que d'une femme. Ma sexualité est donc un bordel tri-dimensionnel, que je ne pourrais jamais résumer, parce qu'il n'est qu'un flux constant dont l'analyse des facteurs est beaucoup trop complexe. Et dans le fond, on s'en fout un peu. La question est plutôt d'assumer ce bordel, et de savoir ce que je veux maintenant.


Ce que je veux maintenant:
- m'amuser. J'ai passé assez de mois à m'oppresser dans l'espoir que c'était la chose qu'il fallait corriger chez moi pour avoir enfin une vie saine. Je me suis (encore) plantée. On avance.
- découvrir ce qui m'amuse. Soyons honnêtes, ce n'est pas mon adolescence à Epinal qui m'a ouverte beaucoup d'horizons. Je les ai aperçu, certes, mais j'aimerais passez à la pratique, en avoir le courage aussi.
- avoir le courage de tenter ce qui m'amuse. Ne plus avoir honte de mes désirs. Je fais de mal à personne que je sache. Et l'alcool n'est une bonne solution que sur le court terme.




Par jukebox le Mercredi 16 juin 2010 à 0:08
c'est pas inintéressant ce rapport le porno et la politique et cette dialectique privé/public. ça me donne presque envie de faire du porno féministe. Presque.
 

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